KAWAH IJEN, LES TRAVAILLEURS DE L'ENFER
// 2009
Le volcan Kawah Ijen est situé à l’Est de l’île de Java en Indonésie, l'une des plus grandes réserves de soufre naturel d'origine volcanique.
Chaque les jours, au péril de leur vie, des hommes descendent au cœur de la soufrière, arpentant des chemins sinueux jusqu'à l'antre : la solfatare, une fumerolle qui rejette du souffre.
Ils n'ont pour seules protections, qu'une paire de gants rudimentaires, un t-shirt ou un morceau de tissu pour se protéger le visage. Certains ont la chance d'être équipés de bottes en plastique; aucune règle basique dé sécurité.
Sur la lèvre du cratère, le panorama est extraordinaire, le vert Émeraude du lac d'acide, est englouti par une épaisse fumée blanche.
D'un coup, la vallée est plongée dans une grisaille devenue irrespirable; surgit alors un homme de ce brouillard, portant de chaque coté de ses épaules, des corbeilles remplies de morceaux de souffre jaune vif.
Les paniers sont plein à ras bord, accrochés de part et d'autre d'une barre de bois posée à même les épaules, qui vient s’écraser un peu plus à chacun de ses pas.
Ils descendent dans le volcan, pour récolter ce que crache sa soufrière ardente; des tuyaux plantés à même le cratère laissent s’écouler le souffre, qui immédiatement se durcit au contact de l’air. L'un des travailleurs brise des blocs de souffre, afin que chacun puisse se servir de morceaux et remplir son panier. Un autre grimpe sur les tuyaux pour réparer quelques fissures dues à la température excessive du souffre; une chaleur insoutenable.
A cette distance de la soufrière, les vents ne pardonnent pas; Chaque revers de fumée toxique asphyxie, il est impossible de lui échapper : il faut gérer sa respiration, la retenir et attendre que le vent tourne !
Une fois leurs paniers remplis, les porteurs entament la dure ascension du cratère qui les mène jusqu’au sommet. Chaque faux pas peut-être fatals, le poids des charges fait plier leurs jambes. La chaire des épaules est creusée, meurtrie… Il porte environ 50 kg répartis de part et d’autres. Les plus forts portent sur leurs épaules jusqu'à 80kg.
Ici, il n’y a pas de chemin, juste des pierriers disséminés sur une pente abrupte, où aucun écart n’est permis.
Puis une longue pente, les mene vers le check point pour la pesée, annonçant le prix de leurs efforts, environ 90.000 rp (7,50€) du kilo de soufre.
Ils feront 2 ou 3 allers-retours dans la journée, pour faire vivre leur famille L’espérance de vie de ces "Surhommes" ne dépasse pas 50 ans.